Cette page est extraite du dossier Grands ongulés, la forêt sous pression publiée dans le n°615 (juillet/août 2018) de Forêts de France
Mais pas avant le retour à l’équilibre
En situation d’équilibre sylvo-cynégétique, le forestier peut techniquement améliorer la capacité d’accueil du gibier et détourner son attention de la régénération naturelle. En voici quelques exemples.
L’action essentielle est d’engager une sylviculture dynamique, à savoir pratiquer des éclaircies fortes et régulières qui, en favorisant la lumière au sol, développeront une végétation appétente pour le gibier. Les cerfs consomment essentiellement des graminées, il est donc intéressant de développer des zones de gagnage. Les chevreuils doivent trouver des ligneux et semi-ligneux accessibles. Le forestier peut aller plus loin pour fournir une alimentation supplémentaire, sans bien sûr aller jusqu’au nourrissage. Les actions suivantes peuvent être réalisées dans le cadre de la sylviculture : recourir plus systématiquement aux cloisonnements, recéper les taillis, ne pas reboiser les zones non productives, conserver des zones ouvertes et éviter leur fermeture, entretenir les bords de route et banquettes enherbées, voire en élargissant les emprises, abattre les arbres en hiver pour fournir une alimentation (écorces, houppiers et gui)…
Mais aussi plus ponctuellement, le forestier peut agir spécifiquement pour le gibier et : aménager ou entretenir des points d’eau, ouvrir des micro-trouées dans les bois de mauvaise qualité ou d’essences non adaptées à la station ou dans les peuplements fermés de faible valeur alimentaire, créer des pré-bois et favoriser les arbres fruitiers (châtaigniers, marronniers, pommiers…) et leur fructification par leur mise en lumière, étager les lisières pour augmenter la quiétude des animaux et le gagnage… Attention, l’amélioration de la capacité d’accueil peut déboucher sur une meilleure reproduction du gibier et une augmentation des populations. Le maintien de l’équilibre sylvo-cynégétique reste primordial !
Et enfin, ne pas oublier de…
- Déclarer les dégâts de gibier. Utiliser pour cela les fiches téléchargeables sur les sites des syndicats ou des CRPF. À adresser à la Direction départementale des territoires, avec une copie au syndicat et au CRPF de votre département.
- Si vous louez le droit de chasse, gardez la main sur le bail. Au bail type de l’ONCFS, préférez un bail maison (vos syndicats vous en proposent) qui va préciser les droits, mais aussi les devoirs des chasseurs sur le territoire qu’ils vont explorer : votre forêt. N’oubliez pas que vous louez un droit, pas un lieu. Vous restez donc maître chez vous et libre de planifier vos opérations sylvicoles. C’est mieux de l’écrire noir sur blanc.
- Réclamez aux chasseurs le bilan de leur saison : ont-ils réalisé le plan de chasse prévu au bail ? Si les réalisations sont inférieures aux prélèvements et que vous constatez des dégâts, demandez des tirs d’été.