Combien vaut l’hectare de forêt ?

La réponse à une telle question ne peut être que « ça dépend »,
mais ça dépend de quoi ?

La valeur d’un hectare de forêt dépend effectivement de très nombreux facteurs, parmi lesquels et dans un ordre qui n’a rien de hiérarchique :

  • la taille de la forêt : vendre un hectare isolé n’est pas la même chose que de vendre une forêt d’une ou plusieurs dizaines d’hectares, voire de plus d’une centaine d’hectares. Rappelons au passage que la vente de parcelles boisées de moins de 4 hectares implique de respecter le droit de préférence des propriétaires forestiers voisins (et parfois le droit de préemption des collectivités).
  • le peuplement :quelles essences, quelle densité, quel âge ont les arbres, en quelle santé sont-ils, quel est le potentiel de coupe, à quelle échéance, quelle destination (BO, BI, DE), existence d’un Document de Gestion Durable, risque incendie…
  • la localisation : dont dépend en grande partie la valeur du foncier, sans aller jusqu’à espérer voir un terrain situé en zone naturelle (ZN) prendre brutalement une nouvelle valeur en devenant agricole (ZA) et, qui dit mieux, constructible (ZU ou ZUA), rêve spéculatif caché de tant « d’investisseurs » dans notre région touristique où la pression foncière est si grande.
  • la configuration du terrain : pente ou plat ?
  • les accès : possibilité de desserte, pistes, enclaves, servitudes…
  • la présence d’un bâti : du cabanon illégal mais avec piscine à la bastide provençale du 18ème avec dépendances.
  • les contraintes de zonage spécifique : EBC, Natura 2000, ZNIEFF, Arrêtés de Protection de Biotope, site classé, proximité d’un monument historique, contraintes paysagères, périmètre de protection (captage), Parc Naturel (national ou régional), Réserve Nationale…
  • les risques de préemption : droit de préférence des propriétaires voisins, Safer, collectivités, Espaces Naturels Sensibles …
  • le marché : n’oublions pas l’importance de la loi de l’offre et de la demande. Une parcelle forestière (comme tout bien immobilier) n’a de valeur réelle que quand l’acheteur et le vendeur se sont entendu sur un prix et que la transaction est devenue définitive

.et bien d’autres choses encore.

Pour donner une première fourchette, par exemple dans le Var, un hectare de forêt banale se vend en moyenne entre 1500 et 3000 €, parfois moins, parfois plus.

L’important pour le vendeur est de ne pas rêver (les forêts sont en zones naturelles et ne sont pas destinées à être constructibles, ni à devenir des terrains de loisir où mettre une caravane ou un mobile home)

Pour l’acheteur, il ne faut pas imaginer qu’il suffit d’en couper les arbres pour faire fortune (si la régénération n’est pas constatée dans les 5 ans, il sera obligé de replanter !!!), ni qu’elles deviendront constructibles un jour, sans oublier que « changer la nature du sol », que ce soit pour construire, y mettre des panneaux photovoltaïque ou le redonner à l’agriculture (y planter des vignes, des oliviers ou tout autre sorte de verger) s’appelle un « défrichement » qui nécessite une autorisation (qui sera obligatoirement refusée dans le cas d’EBC) et implique le paiement de la taxe de défrichement (un peu plus de 5.000 € par hectare multipliés par un coefficient qui peut aller de 1 à 5 en fonction des enjeux écologiques et paysagers de la parcelle).

Présentations et dossiers à télécharger

Plusieurs réunions organisées par Fransylva et le CRPF avec parfois la participation d’autres partenaires ont abordé ce sujet complexe dont la réponse est loin d’être mathématique.

  • Combien vaut ma parcelle ? : extrait d’une présentation de Fransylva 83 (Frédéric-Georges Roux) faite le 20 septembre 2017 à Vidauban dans le cadre d’une réunion organisée par le CRPF PACA. Pour la télécharger : Cliquez ici
  • Le marché des parcelles forestières en PACA : extrait d’une présentation de la Safer faite le 20 septembre 2017 à Vidauban dans le cadre d’une réunion organisée par le CRPF PACA. Pour la télécharger : Cliquez ici
  • Vendre ou acheter : reportage de Luc Léger extrait du n°609 (décembre 2017) de Forêts de France lors de la visite de terrain qui a fait suite à la réunion organisée le 20 septembre 2017 par le CRPF PACA
  • Évaluer les espaces forestiers bâtis ou non bâtis : extrait d’une présentation du cabinet d’expertise forestière Jean-Luc Bartmann faite le 27 octobre 2017 au Luc-en-Provence dans le cadre d’une formation destinée à des experts immobiliers. Pour la télécharger : Cliquez ici