En avant première : un texte qui sera publié dans le n°647 de Forêts de France ;
On y a un peu parlé forêt
Organisé à Marseille par l’UICN [1], le congrès mondial de la nature a réuni 6 000 participants et attiré 25 000 visiteurs sur le site du parc Chanot. On y a parlé de l’avenir des espaces naturels et des mesures de protection à prendre en urgence.
Les océans ont constitué un axe central de discussion, avec un appel à mettre un terme à l’exploitation minière des fonds marins. Les menaces pesant sur les forêts primaires tropicales ont donné lieu à une exhortation à protéger 85% de l’Amazonie d’ici 2025. Quoiqu’organisé en France, le congrès s’est peu intéressé à la forêt française, pourtant menacée par le changement climatique.
Si les congressistes venus du monde entier devaient s’acquitter d’un billet d’entrée conséquent, la manifestation était aussi partiellement ouverte au grand public. À défaut d’être présent au cœur du congrès, Fransylva a pu participer à plusieurs manifestations.
Une discussion au débotté
Le président du syndicat des Bouches-du-Rhône a ainsi représenté Fransylva à l’occasion de deux conférences. Le 6 septembre, Gérard Gautier a suivi le débat organisé sur la stratégie nationale des aires de protection. « J’avais préparé un dossier sur l’incendie dans le massif des Maures, une zone si bien protégée que l’on a été incapable d’y maîtriser un incendie ! Malheureusement, il n’y a pas eu de débat avec la centaine de personnes présentes » regrette le propriétaire forestier. Après la conférence, il a néanmoins réussi à discuter avec la secrétaire d’état à la Biodiversité, Bérangère Abba, pour lui rappeler les effets pervers de la sur-protection imposée par la réserve nationale du massif des Maures. « J’ai aussi attiré son attention sur la faible représentativité des organismes de la forêt privés dans l’organisation des concertations annoncées tant par elle au niveau de la stratégie nationale des aires protégés que par la ministre Barbara Pompili dans le cadre de sa réflexion sur la refondation de la politique forestière ».
Deux jours plus tard, sur le stand de l’UICN France, une table ronde a réuni 80 personnes. « Ce débat a permis aux différents intervenants de présenter les caractéristiques et particularités de la forêt méditerranéenne et d’insister sur son rôle de laboratoire pour l’avenir. La multiplicité des acteurs a également été abordée ainsi que l’action des parcs Régionaux. Fransylva a fait remarquer que si l’action du PNR de la Sainte Baume est très positive c’est parce que la concertation avec les forestiers privés a été remarquable depuis l’origine du Parc ».
Le lendemain Gérard Gautier était invité à un débat /table ronde organisé par le Conseil Départemental et l’association Forêt Méditerranéenne : « Protéger et valoriser la forêt méditerranéenne pour en faire un modèle en matière d’adaptation et de lutte contre le changement climatique ». « On m’a longuement laissé parler, j’ai présenté la forêt française et méditerranéenne, les aléas qui frappent nos massifs, rappelé que la forêt gérée par des propriétaires privés n’est pas un bien commun, mais un bien d’intérêt général qui donne des droits et des devoirs aux forestiers privés ».
À l’issue du congrès, Gérard Gautier reste globalement sur sa faim. Il aurait souhaité que la Forêt Privée Française et son immense biodiversité soit plus présente lors de cet événement exceptionnel.
[1] Union international pour la conservation de la nature.