Groupements Forestiers

Les Groupements Forestiers (GF, GFA, GFR, SCI…)

Ce sont des sociétés civiles à objet forestier (et/ou agricole)

Les Groupements Forestiers (GF) constituent des structures très différentes des associations syndicales. Les membres d’un groupement forestier ne sont que porteurs de parts sociales, proportionnellement à leurs apports respectifs, et c’est le groupement qui est propriétaire du foncier. Le GF a donc une personnalité morale et juridique distincte de celle de ses associés. C’est lui qui possède la compétence de maîtrise d’ouvrage. L’organe de décision d’un groupement forestier est l’assemblée générale.

Le GF a pour objet « la constitution, l’amélioration, l’équipement, la conservation ou la gestion d’un ou plusieurs massifs forestiers, et toutes les opérations quelconques pouvant se rattacher à cet objet ». Il peut acheter, vendre ou échanger de nouvelles parcelles boisées ou à boiser. Il peut assurer l’exploitation des bois issus de ses propres parcelles et ainsi disposer du personnel nécessaire à la gestion, à l’exploitation, jusqu’à la première transformation.

En tant qu’associés d’une société civile, les porteurs de parts ont droit aux bénéfices de la société, au prorata de leur nombre de parts, mais ils doivent, le cas échéant, contribuer aux pertes.

La constitution d’un GF relève de l’initiative des propriétaires (deux au minimum). La rédaction des statuts, par un acte authentique, laisse une certaine liberté pour préciser notamment les modalités de cession de parts, les pouvoir du gérant et les règles de contrôle de son activité.

Les apports peuvent être effectués sous diverses formes : en nature, en numéraire, en industrie. L’ensemble des apports constitue le capital du GF, divisé en parts de valeur nominale égale et attribuées à chaque membre proportionnellement à ses apports respectifs.

La création d’un groupement forestier nécessite, outre la signature des statuts par chaque membre, de nombreuses formalités de publicité.

Il existe divers types de GF :

  • GF familial (dit de conservation). c’est le plus répandu. Il permet d’éviter le régime de l’indivision (qui implique souvent une paralysie dans la gestion) ou le démembrement d’une propriété. Il exempte de plus des difficultés inhérentes au partage d’une propriété, le plus impartial et le plus expérimenté des experts ne pouvant prétendre constituer des lots absolument équivalents.
  • GF de reboisement: ces groupements ont permis de constituer des unités suffisantes pour l’obtention d’aides publiques du Fonds Forestier National.
  • GF de transformation: il permet de transformer les biens appartenant à une société existante.
  • GF d’investissement: ce groupement est utilisé par les banques ou des investisseurs pour constituer des unités forestières conséquentes. Les apports se font uniquement en espèces en vue de l’achat et de la mise en valeur des forêts ou de terrains à boiser.

Le groupement forestier est un bon outil de gestion forestière, mais il implique la perte des droits de propriété, ce qui n’est souvent pas accepté par les propriétaires. Sans compter qu’à long terme, il n’est pas rare que les porteurs de parts se sentent de moins en moins impliqués dans la gestion du groupement, justement parce qu’il n’y a plus de lien de propriété. Le GF devrait donc être limité à des contextes spécifiques (indivision familiale ou investissement par une société).

Le Groupement Foncier Rural  (GFR) rassemble les régimes juridiques et les avantages fiscaux du Groupement Foncier Agricole (GFA) pour la partie agricole et du Groupement Forestier pour la partie forêt. C’est une formule mixte adaptée aux domaines ruraux comprenant des parcelles forestières et des terrains agricoles.

Les Sociétés Civiles Immobilières (SCI) ont pour objet la gestion (amélioration, équipement, conservation…) des biens immobiliers dont elles sont propriétaires. Elles sont donc habilitées à gérer les massifs forestiers qu’elles possèdent.