En Picardie, une mère et sa fille au secours d’une forêt malade
Marion a quinze ans. Au détour d’une balade en forêt, la lycéenne apprend avec sa mère, Sylvie, jardinière paysagiste de profession, à identifier les arbres qui peuplent leur forêt familiale.
Marion nous raconte que depuis son enfance, elle s’amuse du choc des générations qui s’opposent : la forêt n’est-elle qu’un terrain de chasse comme l’affirme le grand-père de Marion ? Faut-il avant tout s’occuper du patrimoine arboré, comme le souhaite sa mère Sylvie ?
En août 2020, toute la famille s’émeut de la maladie qui frappe les frênes et tue de nombreux arbres dans le bois familial. Marion découvre vite qu’en forêt, tout ne se passe pas toujours comme prévu. Elle s’en inquiète : à quoi cela sert-il de penser à l’avenir de la forêt si d’un coup tout peut être bouleversé par la maladie ou la tempête ? Sylvie la rassure : face au temps long de la forêt, la responsabilité du forestier est de garantir l’équilibre et de le documenter pour les générations à venir. Génération après génération, la famille se réfère à un plan de gestion durable de la forêt. S’il ne peut pas prédire l’avenir, ce document donne l’esprit de la gestion. Dans la forêt de Marion et de Sylvie, le document de gestion inscrit et transmet la volonté des propriétaires de ne pas faire de la forêt un “champs d’arbres”, mais au contraire d’y maintenir la diversité forestière (des espèces d’arbres, des âges, de la biodiversité) pour aider leur résilience.