Cet article, rédigé par Emmanuelle Degoy, est extrait du Dossier Bois-Énergie publié dans le numéro 607 (octobre 2017) de Forêts de France.
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Le Bois, une ressource propre et renouvelable
L’utilisation du bois comme combustible présente de multiples avantages, notamment pour la gestion durable de nos forêts, pour l’indépendance énergétique de notre pays et pour la sauvegarde de notre planète. Le rôle du bois énergie est essentiel pour donner à la France les moyens de répondre à la stratégie européenne en matière énergétique à l’horizon 2020 et 2030.
Première des énergies renouvelables
La France se situe à la première place des pays européens consommateurs de bois pour l’énergie avec environ 9 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep). Le bois énergie représente à lui seul 47 % des énergies renouvelables en 2016.
Le bois présente l’incroyable avantage d’être produit localement et de se régénérer naturellement un million de fois plus vite que les énergies fossiles ! Alors que ces dernières sont utilisées jusqu’à épuisement, le bois est renouvelable et recyclable.
Tant que le volume de bois prélevé ne dépasse pas l’accroissement naturel de la forêt, la ressource est préservée. C’est bien le cas en France: rappelons qu’il est récolté environ 59 millions de m³/an, soit au plus 60 % de son accroissement annuel. Selon deux études réalisées pour le compte de l’ADEME et du MAA, les ressources disponibles à l’horizon 2020 sont de 4,3 Mtep/an.
L’impact environnemental est-il vraiment neutre?
Les émissions de CO² lors de la combustion du bois énergie correspondent à la quantité de carbone capté lors de la croissance des arbres (1 tonne de bois =1 tonne de CO²).
De plus, lors de la décomposition naturelle du bois en forêt, le CO² qu’il contient est également émis dans l’atmosphère. Il est ainsi préférable de valoriser le bois en énergie plutôt que de le laisser se décomposer en forêt. Cependant, une énergie renouvelable n’est pas toujours propre : un bois mal brûlé trop humide libère des poussières cancérogènes en quantité importante et des composés chimiques. D’où l’importance de l’innovation matérielle !
Innovation
Avec les progrès technologiques, le chauffage au bois s’est débarrassé de ses principaux défauts : moins de chargements, moins de fumée, rendements jusqu’à 90 % et plus, quantité de polluants négligeable.
La consommation finale de bois permettra une couverture des besoins en énergie plus importante. Ainsi l’amélioration des appareils de chauffage au bois domestique permettra d’équiper 9 millions de logements contre 7 millions en 2012, avec une consommation de combustibles identique. Entre 2006 et 2020, près de quatre millions d’appareils existants auront été remplacés par des appareils plus performants. La mise en place d’un crédit d’impôt développement durable pour le renouvellement d’un appareil ainsi que des aides locales sont des leviers de développement pour ce marché.
Grâce à une automatisation complète (alimentation, combustion et évacuation des cendres), le chauffage au bois permet une grande simplicité d’utilisation tant pour les particuliers que pour les industriels ou les collectivités.
Emmanuelle Degoy